Il repose sa tête à l’ombre de nos vies, Mais nous lui refusons, ingrats, l’honneur d’un Roi ; L’hommage d’un mortel attise nos envies Et nous n’aimons point Dieu qui cherche notre foi ! Il ne réclame rien sauf notre amour, notre âme ; Mendiant de nos cœurs, las ! il n’entend que « MOI…
Crise
L’avant fut donc occis de l’homme qui s’étripe : Jadis ne serait plus qu’un rêve trop lointain, Autrefois n’avait tout que du mauvais destin, Car la modernité vendait sa pauvre fripe. La guerre se prépare autour d’un vide-tripe, De l’alcool ennuyeux qui boit son puritain, Quand la cloche indolore écrase le mutin, Tout s’en va…
Le règne de l’Argent
Depuis que ce miasme a conquis notre monde – Un an de cette vie où la mort a frappé –‚ À croire que l’argent ruisselle et nous inonde‚ À croire qu’un filon fut brusquement happé. Comme le fric s’écoule en un torrent de dettes‚ Le nombre subit l’heure où tout aura fermé ; Les ventres…
Manifestation
Dans ce monde étriqué en quête de spectacle, Dieu s’est manifesté dans la discrétion ; Je crois qu’il fit ainsi le sublime miracle De venir sur la fange annoncer à Sion Le salut pour le peuple et pour la terre entière ! Il régnait de la paille et non par l’or sanglant ; C’était lui, le poupon…
Un regard de Noël
Noël, plus qu’une fête, un regard échangé, Subreptice câlin des yeux de la tendresse, Plus que la joie humaine un amour qui caresse, Un repas simple, une âme heureuse, un plat mangé ; Quel que soit le désir qui point dans chaque tête, Noël, c’est la beauté bien plus qu’une humble fête ! Vois la belle candeur…
Avertissement
Le peuple, las des maux du monde politique,Bridé par le carcan d’un sérail corrompu,Cette masse puissante à la verve pudique,Désire le malheur pour ce gotha repu. Quand la faim le tenaille, ou la gêne le brise,Le Français colérique arme son froid malheurD’un sain emportement pour oublier la crise.Il veut son gagne-pain qui n’a pas de…
Un cadeau peu banal
Protégé par Cléo Parfois, il peut être difficile de s’aimer, si difficile… Prenez, par exemple, le cas de cet homme qui refuse plus ou moins consciemment tous les signes d’affection que l’on a pour lui. Ce pauvre homme, ce matin, s’est retrouvé dans la rue, comme à son habitude, allant à son travail. Qui croisera-t-il…
Gilets jaunes
Protégé par Cléo Portant le noir silence avec l’ombre des morts, Il arrache à la vie une pâle souffrance, Râle son fol dégoût pour le triste et le rance, Crache son amertume aux airs mornes et tords. Aujourd’hui malheureux, mon pays se révolte. La politique aveugle et l’argent séducteur Ont depuis trop longtemps fait du…
Y croire
Protégé par Cléo Croyez-vous que je sois ce triste sireÀ la pauvre vertuQui chante aux alentoursDu temps qui passeQuelque chanson perdue ? Vous le croyezPeut-êtreDans vos foyersSous la chaleurD’un feu de cheminée Me croirez-vousQuand je vous disQue j’y peux rienSi j’ai tout perdu ? Vous ne croyez pasQu’un pauvre gars sans toitIl veut pas faire la mancheVous…
Périphérie
Protégé par Cléo De ce tumulte urbain qui trouble mes journées, Je suis perdu dans l’ombre et quête mon bonheur, Mendie un peu plus d’air dans Paris flagorneur, Par les rues alentour que le monde a bornées. Les libertés d’ici paraissent incarnées – L’homme des grands moments le jure sur l’honneur ; Mais ce charme…
Offrande du pardon
Protégé par Cléo Le frisson de l’étrange établit son empire, Tandis qu’avec ma vie en un temps singulier, Il joue… À ces instants où je reste son sbire, Je dédie un poème en un vœu de lier ; À la noire seconde où paraît l’homme affable, Je chante le moment d’un rythme régulier, Supportant cette…
JOIE DES CIEUX
Répands Ton onction sainte au creux de mes misères, Toi le Roi dont l’amour jamais ne s’est éteint ! Tu me prends dans Ton Cœur et déjà me libères ; Par cette guérison je retrouve ce teint, Cet éclat travaillé de Ta main créatrice, Ce précieux éclat offert par Ta bonté Brille comme un flamme…
L’OBOLE DE LA VEUVE
D'après Mc 12, 41-44 De la petite veuve à la marche discrète Qui donc remarquerait les habits déchirés ? Qui donc voit cette femme aux airs peu admirés ? Depuis longtemps son âge aux hommes l’a soustraite. Même à la saluer personne ne s’arrête, Par son pas hésitant bien peu sont attirés, Ses cheveux dégarnis…
LA MISÈRE DE L’HOMME
La misère de l’homme est comme un vil cafard : Elle se décuple la nuit, elle fuit le jour. La misère de l’homme est un soleil blafard, Qui éclaire sa nuit comme l’obscurité éclaire l’ombre. La misère de l’homme est de n’aimer personne, Du moins de n’aimer que ceux dont elle reçoit plus qu’elle ne leur…
SOUS LE FEU DE LA PLUIE
Sous le feu de la pluie, dans le caniveau sombre Qui longeait ma maison, je vis couler une ombre Ecrasée trop longtemps par le poids du malheur. Je vis près de ce corps rongé par la liqueur Une bouteille en vain jetée dans l’eau putride, Un vieux chien affamé, une besace vide. Sous le feu…