Sous le feu de la pluie, dans le caniveau sombre
Qui longeait ma maison, je vis couler une ombre
Ecrasée trop longtemps par le poids du malheur.
Je vis près de ce corps rongé par la liqueur
Une bouteille en vain jetée dans l’eau putride,
Un vieux chien affamé, une besace vide.
Sous le feu de la pluie, je sentis ce regard
Qui cherchait vainement la douceur d’un égard.
Ce regard mort de froid, de faim et de misère…
Je ne pouvais bouger, mais que pouvais-je faire ?
A la lente agonie j’assistais impuissant,
Apeuré à l’idée qu’un jour, tout frémissant…
Sous le feu de la pluie, sous ce froid saisissant…