Mon Dieu, inspirez-moi ces vers, que je destine
À la lecture athée, ces doux mots, ou ces mots
Que j’espère être doux. Vous souffrez des maux,
Cher lecteur, souffrez donc notre Dieu et son rite !
Oui, Dieu nous aime, oui, Dieu nous aime et nous a faits !
Regardez cette Vie, regardez la Nature,
Et votre désespoir – indigne créature –
Laissez-le, détruisez ses envies, ses méfaits !
Il est l’Ombre finie, l’Ombre de l’impuissance,
La Nuit de l’On. Le jour, ce jour que Dieu donna,
C’est vous, êtres humains, c’est votre cœur, oui-da !
Dieu ne force jamais votre reconnaissance,
Dieu ne vous force pas l’âme ni votre esprit,
Dieu n’enfonce jamais cette porte intérieure :
C’est vous, cher incroyant, qui décidez de l’heure
Où ce tendre verrou cherra ! Rien ne pourrit
En Son amour ! La mort, il l’a déjà détruite !
Oui, cher lecteur athée, Dieu vous aime et comprend
Vos peines, vos douleurs : son Amour est si grand !
Acte pur ! acte vrai ! non, non, rien ne t’évite !
Tu vois mon bon lecteur, cet Homme que je veux
Adorer comme il m’aime, il te faut le connaître.
Seigneur, à l’homme athée qui désespère d’être,
Ou qui craint chaque jour la Mort et ses neveux,
Donne-lui ce bon Pain, cette Amour consacrée,
Enivre-le du vin, cette énigme sacrée !