Mon amour, mon amour ! ton cœur est une lave
Refroidie. Tu m’aimais, avant, tu m’adorais !
Avant, tu étais là, tu marchais, tu errais,
Et je te rencontrai. Maintenant, rien ne lave
Le lichen de ton cœur ; maintenant, tu nous hais ;
Je pense que toujours tu m’as tant détestée ;
Pour mon malheur, je t’aime, et tu m’as délestée !
Tes tentacules, durs, à m’entour tu nouais.
Tu me hais, tu me hais, salaud, tu m’insupportes !
Je suis là pour te plaire, et toi, tu me détruis,
Toi, ruine de bonheur, toi, si injustes bruits !
Mille fois, tu franchis mes si fragiles portes
Sans m’aimer, me donnant un baiser pierreux –
Comme j’eusse adoré un cadeau tout fiévreux ;
Je ne l’obtint jamais –. Mes enfants, c’est à peine
Si tu les vois, d’ailleurs, comment le pourrais-tu,
Toi, homme au regard vide et hagard ? S’est-il tu,
Enfant, ce dur regard ? Ton orgueil est ta peine,
Toi qui penses toujours être à l’égal du Puissant,
Mais sa mer te tuera de son air mugissant.
En hommage à la malheureuse et douce Mme P.