Je voulais guérir de la myopie. J’aurais aimé en guérir. Mais telle n’est pas la volonté de Dieu, Lui qui me veut près de lui. Je dis cela parce que j’ai été tenté par Satan et que j’ai succombé. Et que je n’ai pas succombé de n’importe quelle manière. Et que la personne qui a joué le rôle d’Ève, dans cette histoire, m’a fait beaucoup de mal.
Je te préviens donc, toi qui veux guérir. Oui, je t’avertis, toi qui désire la guérison, écoute d’abord la voix du Seigneur ; n’écoute pas même la voix de ton meilleur ami.

C’est ainsi que le Sept Janvier 2016, un samedi, je venais d’achever une louange avec un petit groupe d’amis adultes. Je discutais alors avec l’un d’entre eux, un certain Logis, un homme âgé d’une cinquantaine d’années. Il me parlait de pouvoirs et non de charismes, du dieu, et non de Dieu. Je me méfiais, et je cherchais à le corriger, me disant qu’il parlait simplement mal français. Mais le Démon, lui, connais le français. Il détourna mon attention de ces considérations linguistiques en me séduisant et en me proposant de guérir de cette myopie qui me handicape depuis ma jeunesse. Je sentais comme un désir de fuite, mais le Démon me susurra dans le creux de l’oreille que ce désir venait de lui, et que, comme dans l’oraison, il s’agissait de le fuir lui, et de mieux se rapprocher de Dieu. Enfin, d’un mieux ; le Démon ne peut dire : de Dieu, ou un Dieu. Peut-être, comme ce Logis, dira-t-il le dieu.
Premier avertissement. Mais je dis oui.
Ainsi, je demandais à cet homme âgé, que je considérais déjà comme un ami, quoique je ne le connusse que vaguement, de prier sur moi Dieu pour mes yeux. C’est alors que le Tentateur, auquel j’avais dit oui, vit qu’il pouvait mettre en place la deuxième partie de sa machination. Je voulais vraiment guérir ; Dieu me l’avait promis. En fait de guérison, il s’agissait plus d’une conversion spirituelle de mon regard, que d’une guérison physique. D’ailleurs, n’en est-ce pas la première condition ? Reste que Satan me fit croquer le fruit de l’arbre défendu. Je sentais dans mon cœur cet appel à dire non.
Deuxième avertissement. Mais je dis oui.
Ainsi Logis ne m’imposa pas vraiment les mains. Il m’imposa la puissance de Satan, puisque je l’avais accepté, berné que j’avais été par mes désirs matériels. Il se mit à manipuler mon corps. Je sentis qu’il déplaçait des énergies, qu’il dénouait des nœuds ; en résumé, qu’il m’ensorcelait. Ce qu’il fit d’abord, c’est m’oppresser les yeux. J’esquissais un mouvement de recul, mais Satan me persuada que le fait qu’il participât à la louange l’excluait de la liste de ses suppôts.
Troisième avertissement. Mais je dis oui.
Logis me manipulait tout le haut du corps. Je voulus me dégager, mais lui me dit : « Ne t’inquiète pas ! » Et pourtant, j’en avais, des raisons de m’inquiéter. Mais je lui fis confiance, et continuai à le laisser faire. Intérieurement, je paniquais. Satan m’attaquait, et les esclaves du monde des ténèbres avec lui. Mais je ne bronchais pas. Du moins, pas pour le moment. Le piège démoniaque devait d’ailleurs se révéler encore plus intelligent et malveillant.
Quatrième avertissement. Mais je dis oui.
Trop, c’était trop. Je parvins à me dégager, des bourdons plein les oreilles, et avec une véritable envie de m’évanouir. Je réussis, à grand peine, à me diriger vers H., un bon ami, qui avait régulièrement des paroles de connaissances inspirés de l’Esprit Saint. Je lui demandais de prier sur moi. Mais sa prière ne me toucha en rien. J’aurais dû comprendre. Mais je ne compris pas. Il aurait dû comprendre. Mais il n’avait pas vu. Il n’avait pas vu que Logis me manipulait le corps, et ne priait pas pour moi. Il n’avait pas vu, à la messe du jeudi, toute la misère dans laquelle Logis s’était enfoui. Ainsi, il me demanda de faire confiance à Dieu, pensant que Logis faisait Sa volonté. Après je ne me souviens plus trop. Mais je me réveillais par terre, avec Logis qui me mettait sa main sur le plexus solaire. Je décidais, ayant confiance en mon frère H., et n’ayant toujours pas ouvert les yeux sur le piège arachnéen dans lequel je m’étais englué, je m’assis sur le canapé, et je laissais Logis terminer son sale boulot.
Cinquième avertissement. Mais je dis oui.
Ainsi, ayant confiance en H., je laissais Logis me conseiller, me manipuler le corps. Quand il eût enfin terminé, après bien une bonne demi-heure, je me sentis soulagé qu’il eût cessé. Je me dis moi-même qu’il faisait le Bien. Mais je me sentais affreusement mal à l’aise et paniqué. Pourtant, je l’écoutais quand il me conseilla de me presser le ventre, avant de me coucher, et de prier, non pas Dieu, mais le dieu. Je me dis qu’il disait bien, puisque H. m’avait dit de ne rien craindre. Étrangement, et j’aurais dû comprendre à ce moment-là, Marie, la Mère de Dieu, n’occupait plus mes pensées.
Sixième avertissement. Mais je dis oui.
Enfin, je déclarais aux autres, M. et J., que je suivrais ces conseils. Ils me dirent de me méfier. Ils avaient compris la logique linguistique et de quel esprit elle venait. Logis me parlait du dieu, et non de Dieu. Je me sentais alors soulagé d’un grand poids. Ils avaient compris ce que je ressentais. Et leur aide me fut précieuse.
Car au septième avertissement, j’avais enfin dit non.

Ainsi, alors que je me rendais en voiture vers la maison familiale, aux Ponts-de-Cé, pour garder le chien qui était tout seul chez nous, je compris petit à petit tout le piège dans lequel j’étais englué. Paniqué, apeuré, je me sentais bête. Par ailleurs, j’avais une tension – que j’ai encore, au niveau du plexus solaire. C’est alors que j’eus l’idée de téléphoner au père J. Qui ne décrochait pas ; j’avais besoin de ses conseils, lui qui connaissait bien les manœuvres de Satan. Je lui laissais un message vocal. J’eus alors l’intuition que mon père spirituel était probablement rentré du Japon. Et, de fait, quand je lui téléphonais, il venait d’atterrir à Orly. Je lui confiais ma détresse, et il me proposa de prier la Vierge Marie. Je n’avais pas vraiment envie de le faire, car Satan sentait que je l’avais démasqué, et qu’il ne craint rien tant que la Mère de Dieu. Mais j’acceptais de prier la très Sainte Vierge, souveraine des Cieux et mère des Anges.
Je pris donc mon chapelet, et rien que le fait de le prendre ne fut pas de tout repos. Je priai d’abord la prière que m’avais donnée mon père spirituel, une prière de délivrance à la Sainte Vierge Marie. Puis j’invoquai Saint Antoine de Padoue, le plus puissant exorciste. Enfin, je dis mon chapelet, en méditant les mystères du jour. Je me sentis rejoint par chacun des mystères, et leurs fruits résonnèrent : j’avais clairement manqué d’humilité (Annonciation), j’avais peiné à louer (Visitation), je m’étais attaché aux biens de ce monde (Nativité), j’avais clairement obéi aux hommes et non à Dieu en écoutant des esprits impurs (Présentation au Temple), j’avais perdu Dieu de vue et avait cru le perdre à jamais (Recouvrement au Temple).
Je prévins une amie de mon groupe de prière, qui me fit remarquer mon premier oui. Enfin, le père J. me rappela, et je lui confiais ma détresse, et la trouille horrible que j’avais eue. Il me donna des conseils avisés : vérifier que mon oraison ne soit pas mal vécue à cause du sentiment d’un plafond de verre, et veiller dans les prochains jours à ce qu’il ne m’arrivât rien de mal. Ensuite, j’appelais une jeune fille, dont je tairai même l’initiale du prénom, que j’avais rencontré lors d’une retraite du Nouvel An. De fait, elle connaît bien ces histoires pour s’être sortie de pratiques occultes il y a peu.
Elle me fit comprendre mes cinq autres oui, et me fit remarquer ma culpabilité dans cette affaire. Elle me tança vertement sur ma peur, me rappelant qu’elle venait de Satan. Elle me conseilla d’écrire ces lignes.
Enfin, je reçus un appel de H., que j’avais appelé pour lui remonter les bretelles. Il eut du mal à me croire. Mais je sais que désormais il a aussi démasqué l’œuvre de Satan.

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