Crains-tu l’ennui cruel d’une triste existence,
Mon ami ? Car la mort raccourcit la distance
Qui reste encore entre elle, et toi, tu pars, tu fuis ;
Dans ta fuite la mort, perfide, te poursuis.

Tu cherches ce Bonheur que chaque homme convoite,
Et crois parfois trouver la gaîté, mais tu boite :
Cet insatiable argent gêne ta progression ;
Il assouvit ton vide et prend ta possession.

Devant ta pauvre vie enduite de misère,
Tu n’en peux plus. La mort te fait fuir le rosaire ;
Elle qui t’endurcit pour te faire chuter,
Vient dégoûter ton cœur de battre et de lutter.

Pourtant, ton seul secours est dans l’humble prière !
Il est si bon d’aimer la divine lumière,
De louer le Seigneur, le Dieu de majesté ;
Car de tes maux sournois tout son corps s’est lesté.

Ce soir, laisse en ton cœur comme une fine brèche,
Et contemple l’enfant dans la petite crèche ;
Assoupi, c’est pour toi qu’il dort, ce doux marmot !
Il t’aime dans ses pleurs qui disent plus qu’un mot !

Toi qui vois de l’enfant la divine naissance,
En ton cœur tu verras l’humble de sa présence ;
Tout changera ! Ton cœur jadis trop inconstant
Goûtera de nouveau le joyeux de l’instant.

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