Tous eurent un instant les yeux pour voir ce mal,
Mais tant ont préféré en taire leur pensée,
Demeurer les laquais d’une main insensée,
Obéissants valets de leur cerveau vénal ;

Pas plus que ce mouton ou qu’une grasse vache,
Ils ne peuvent de l’homme avoir le libre esprit ;
Cette meute de chiens gronde, hurle et rit,
Suit un loup, sans honneur ni le moindre panache ;

Ces vautours charognards qu’un maître a dépecés,
Fondent sur quelque miette en un triste spectacle,
Depuis le sol terreux se jugent au pinacle,
Font taire leurs boyaux vides et rapiécés

Avec ces cents dollars déposés dans leurs serres.
Quelques âmes ont vu plus loin que l’argent mort,
Quelques-uns ont choisi de refuser ce sort,
Çà et là, le courage a refusé les pierres

Que de mauvais pasteurs servaient à leurs troupeaux.
Plutôt que de rester dans la triste misère
Et de manger le plat qui trompe la viscère,
Ils se sont redressés et ont pris trois drapeaux :

Le premier, le plus beau, c’est celui du courage,
Cette force de l’homme écoutant en son cœur
La libre conscience avancer en vainqueur,
Lui redonner l’espoir et l’ardeur à l’ouvrage ;

Le second, le plus doux, qui repose l’esprit,
C’est l’humour généreux qui vous soulage l’âme,
Fait face à ses tourments par sa si douce flamme,
L’honneur de plaisanter de ce que l’on proscrit.

Le troisième est celui que redoute les sbires :
Droit, maintenu, il a toujours réconforté ;
Ce drapeau, n’est-ce pas la douce liberté,
Cette noblesse d’âme abattant les empires ?

Oui, nous valons bien mieux que tout ce mal commis !
Plutôt que le subir d’une âme froide et morte,
Plutôt que d’agréer qu’un démon nous emporte,
Résistons fièrement aux coups de ses commis !

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