Réponse au défi #13 de Plumes chrétiennes : Un fenêtre de justice sur le monde.
Trois cents morts par la main des puissants d’Amérique À gésir sous ses yeux de vaillant Lakota ; Il pleurait sa colère au goût cadavérique – Voilà donc le bonheur que leur Dieu enfanta ! Le Blanc n’a point d’honneur si ce n’est militaire‚ Il ne croit qu’au sournois des soupirs‚ des ragots ; L’Esprit Divin‚ ce Dieu indien‚ ce Grand Mystère‚ Détruira cette engeance et vaincra ses bigots. Jamais‚ se promit-il‚ leur divinité morte N’atteindrait de son cœur la porte et le loquet ; Même‚ puissant guerrier face à cette cohorte De vieux Blancs sans morale et d’atour freluquet‚ Soldat morne et blessé revêtu de la haine‚ Des artefacts sacrés de la magie, du chant, Le voilà qui maudit‚ au cœur de cette plaine‚ La nation nouvelle… et pleure en trébuchant. Triste regard de l’homme insoumis qu’on enferme‚ De la bête blessée à l’air mort et battu ; L’alcool qui lentement, mène la vie à terme D’un peuple qui préfère un bison trop têtu À l’ennui… Le guerrier pas à pas devient femme Dans la triste réserve où son cœur dépérit‚ Mais Élan Noir‚ non point : de son cœur qui s’enflamme Il mène le combat d’un orgueilleux esprit. Les Blancs ont, désormais, semé parmi ses frères Le poison de la foi en leur Dieu faible et mort ; Ombrageux‚ Élan Noir invoque les lumières De la sorcellerie et du mauvais d’un sort. Un prêtre en robe noire‚ armé de cette Bible Que notre Indien rejette avec un cœur haineux‚ Expulse le Démon de cette âme irascible ! Mais Élan Noir‚ l’œil torve et fourbe‚ et caverneux‚ Repousse de Jésus l’amour tendre et fidèle. Un jour‚ pourtant‚ le Christ a fini par gagner Ce cœur tout endurci par sa fureur mortelle ; C’était un de ces jours qu’il allait besogner À guérir un enfant avec l’art chamanique : Un prêtre en robe noire entre avec cette Croix‚ Scandale à ce païen qui‚ prestement‚ panique Devant l’ire d’un Dieu révélant sur le bois Qu’il ne faut pas tarder face au feu satanique‚ Et revenir au Fils comme un enfant contrit. Radical de la haine et de son cœur inique‚ Il devint plein d’ardeur pour ce puissant Esprit‚ Ce Dieu qu’il rejeta lui fut un guide, un maître ; Il témoigna du Christ sans cesser de prier Pour que l’Indien fougueux bénisse avec son être‚ Le Jésus que lui-même aima tant injurier. La guerre et le passé n’étaient qu’un noir prétexte À rêver de vengeance et d’un âge perdu ; Mais au soir de sa vie‚ Élan Noir‚ du beau texte‚ De ce saint Évangile‚ était tout éperdu. Il avait baptisé quatre cents de ses frères‚ Donné pour Jésus Christ le restant de ses jours ; Il avait accueilli de ces dons scripturaires L’entier si généreux du pardon pour toujours.
N.B. : Le personnage de Élan Noir est réel‚ c’est pour cela que j’ai écrit un poème et non une fiction en prose.

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