Il repose sa tête à l’ombre de nos vies, Mais nous lui refusons, ingrats, l’honneur d’un Roi ; L’hommage d’un mortel attise nos envies Et nous n’aimons point Dieu qui cherche notre foi ! Il ne réclame rien sauf notre amour, notre âme ; Mendiant de nos cœurs, las ! il n’entend que « MOI », Le misérable ego qui se parle et s’enflamme Devant cet importun qui blesse son néant ! Lorsque Dieu nous regarde avec un ton qui blâme Notre orgueil, nous n’oyons que cet œil de géant Qui nous flatte et nous dis toute notre avanie, Prétendant y trouver, plutôt qu’un péché béant, Plus que les mauvais tours d’une triste manie, L’odeur de sainteté dont on s’ornerait bien, L’air de dire, cruels, à ce Dieu dont l’on nie Que le sort de la Croix c’est celui du chrétien – Nous reçûmes petits cette onction sacrée Mais tranchâmes bien trop la beauté de son lien. Comme dans l’océan l’huître demeure ancrée À la roche, un pécheur préfère les verrous Dont dans son cœur fétide il s’enchaîne et qu’il crée ; Plutôt que d’être libre il serre leurs écrous.

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