Je me laisse tirer par le bras de mon rêve,
Court après les lauriers les lorgnant de mon art ;
Avec mes vers je crois suspendre le regard
À l’âme de ces mots qui me prennent sans trêve !
Je me laisse inspirer par le vain du silence,
Le quelconque des sons qui vont à nos esprits ;
Je couche sur la feuille et les pleurs et les ris,
Et le songe qui donne une humble récompense !
Car il est illusoire au poète, à jamais,
De toucher les honneurs que clame la richesse,
Il contemple ce peu dont il voit la promesse :
Au-delà du regard il parfume le mets
Que l’on nomme clochard, déchet, crétin ou pute ;
Pour sa lyre le beau se pare pauvrement.
Il permet de rêver face à l’égarement,
Car même notre pire a cette beauté brute.
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