
Je n’oublie aucun jour où ton regard posé
Sur ma faiblesse humaine anime avec tendresse
Mon cœur. Je suis heureux de sentir la caresse
Du vin spirituel joyeusement dosé ;
Oui, je viens découvrir de l’ambre liquoreuse
Cet arôme divin qui réchauffe mon cœur !
Le véritable oubli de toute ma rancœur !
Cet esprit-là n’a point de l’âme vaporeuse
Le ténébreux onguent qui fume la santé !
Je crois, je crois vraiment de la boisson sublime
Qu’elle soutient mon être en une belle estime ;
Je sais que cet alcool ne s’est point absenté
Du banquet de la noce où j’apprête ma vie.
Je touche à mon bonheur devant le nectar d’or ;
Il m’est comme un Messie ou, du moins, ce mentor,
Ce guerrier qui me guide au gré de mon envie !
Parlez argent, pouvoir, honneur ; moi, c’est le vin !
Mais cet alcool étrange à la couleur ambrée,
Il me rappelle encor cette flamme marbrée
Qui s’allume le soir de l’immortel divin !
Mon vin ne fait qu’un tour et la boisson m’enivre
Du goût de Jésus Christ qui me donne Son Cœur ;
Face au Démon qui geint il est plus que vainqueur.
Je goûte le bonheur gravé dans ce beau livre,
Cette Bible pourprée au fruit tout délicat !
Je bois les mots de vie au cœur de cet ouvrage,
Ce vignoble de l’âme à jamais m’encourage,
Il n’est pas plus heureux que ce beau reliquat.