Protection cléo

Protégé par Cléo

De son injuste histoire il a perdu les armes,
Sans toutefois les rendre à ce Quinze guerrier,
Ce sublime rugby n’en a que plus de charmes,
Lui qui se bat souvent mais qui voudrait crier,

Dire au monde du sport qu’il a le droit de vivre ;
Non pas que le spectacle en ait moins de valeur,
Mais quel preux écrivain osera dans un livre
Dénoncer le rugby du Quinze bricoleur,

Fabrique de blessés d’un épique combat ?
Au pays, le beau Treize aux fiers Tricolores
Veut survivre en ce jour où l’autre fait débat.
Il n’est pas de revanche aux contours indolores,

Certes, et cependant le Treize est méritant,
Face à son faux-frère à vouloir la victoire,
Il prend parfois l’atour d’un mauvais militant ;
De vouloir exister son désir méritoire

Semble perdu d’avance avec ce très-Puissant,
Ce Quinze fortuné choisi par la patrie.
À lire leur histoire et l’air assourdissant
De triomphe quinziste ai-je oublié qu’il crie ?

Le bruit des media nous dit que de toujours
C’est le Quinze qui gagne et l’autre qui s’incline,
Mais n’entend-il jamais les troubles et faux tours
Qu’il fallut au rugby pour gravir la colline,

De ce Quinze hypocrite et souvent violent,
Oublierait-it l’histoire à la fois dure et guerrière,
Ne se souvient-il pas de ce nom désolant
Que le Treize subit quarante ans sur l’arrière !

Il n’était plus rugby, mais jeu, pas même sport !
Le Treize conquérant sous le Front populaire
Fut blâmé par Vichy pour sembler le plus fort,
Et sombra dans l’oubli du fond de sa galère ?

En ces temps, tous les yeux attendent un Japon,
Quand chez les Kangourous cette coupe mondiale
Dans l’amer de l’oubli redoute ce tampon
De l’injuste, le vain ton d’une spéciale

N’est pas même sorti sur le Coq combatif ;
Pas une brève encor sur les combats du Treize,
Seul un silence noir du Quinze sédatif,
Dont l’épuisante haine éveille un peu de braise

En ma plume aujourd’hui furieuse ! L’instant
Où le Treize se bat pour survivre à la France,
Laisse dans mon regard l’atour d’inexistant ;
Il vit de sa défaite, elle restera rance,

Car le Quinze ne doit sa gloire qu’au papier,
Au seing d’un Maréchal qui l’aimait plus que l’autre.
Car telle est l’injustice : elle a l’atour croupier.
Quoi qu’il en soit, mon cher Treiziste, je suis vôtre !

2 réflexions sur “À Treize contre Quinze

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