Incapable de tant dont le désir amer
Abuse la pensée et détruit l’âme en peine,
Dites-moi le trop-plein qui brûle dans la mer
Du feu triste et puissant qui coule de la haine ;
 
Venez dire ici-bas ce discours rejeté :
Que vous ne vivez plus, mourant dans la géhenne,
D’avoir vécu comme eux par votre lâcheté
Vous êtes enferré dans une longue chaîne !
 
« Idiot que je fus me voilà dans la nuit
Ne pouvant plus parler que pour le fou mensonge,
Griffé par cette main d’un démon qui me nuit
Il faut que je tourmente et mène au feu qui ronge !
 
Rugissant de colère envers mon Créateur,
Unique nécessaire à jamais loin, je brûle,
Mais je ne cède rien car je suis un menteur,
Inique et violent je mets sous ma férule
 
Mes ennemis humains qui veulent pour leurs yeux
Une richesse immonde ou un peu d’une gloire !
Sans âme à posséder je redoute les Cieux,
Ne voulant de mon cœur que la facette noire ;
 
Obligé de Satan je gémis de douleur
Crie à l’envi mon feu de haine virulente,
Troublé par le soleil infini du Seigneur
Et mort pour le haïr, je vais, j’erre, je tente. »

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