
Hier éliminés, détruits, crachés, vaincus,
Les patois des Français qui furent bon usage,
Reviennent désormais, phénix parfois cocus,
Que l’autre République extermina de rage !
Ces tendres harmonies eurent beau vivoter,
Pas un homme des temps pourra dire avec force
Qu’il parle le patois du village. Lutter
Comme un lion puissant tel que le fait le Corse,
Plus un ne peut… Parfois, on parle chez les grands,
Dans le futile inique où disserte un ministre,
D’une « glottophobie » aux relents de migrants
Que l’on rejetterait par-delà le port d’Istre.
N’est-il pas de silence autrefois prononcé
Sur le tombeau d’un monde, ô combien, linguistique,
Des patois de la France où le pur, courroucé,
Répandit son venin de tyran politique ?
Car la plus glottophobe, entre nous, chers lecteurs,
C’est même celle-là qui répand l’injustice :
Oui, cette République au ombreux locuteurs,
Qui vous juge aujourd’hui par son pouvoir factice !
Relevez donc les morts tristement oubliés,
Ces patois du village à Papi pauvre père,
Paysan mal instruit pour ses traits décriés,
Ce monde assassiné par haine de l’agraire.