
À un couple d’amis, J. et H.
Que ne connais-je point le bonheur éternel,
Moi qui vois d’ici-bas cet avant-goût céleste ?
La sainte Trinité dont notre esprit se leste
A cet humble parfum du couple originel.
Dans l’acte liturgique à l’atour solennel,
Est-il rien de plus grand que le tactile geste,
Ce sublime toucher du désir manifeste ?
Nos âmes ont uni ce délicat charnel.
Je couvre de mes yeux le pur qui se dévoile,
Et contemple avec foi la beauté d’une étoile :
Ce corps que mon amour a tendrement vêtu.
Il faudrait sur mon cœur imprimer cette ivresse ;
À garder le doux mot d’une tendre caresse,
Je ne sais plus que dire alors que tout s’est tu.