L’ombre des vents de misère au sein de la folie humaine ;
Un peu de chagrin, peu de remords.
Ne t’étonne pas, après tout, que tout cela n’ait pas de sens,
Le Mal n’est-il pas le fait de l’insensé ?
Pauvre homme qui prend le manteau de pourpre
Pour le poser sur son frère qu’il regarde comme un chien !
Pauvre homme qui donne ce rameau d’olivier
Pour le mettre dans la main de ce roi ensanglanté.
Pauvres soldats qui crachent sur ce type,
Là,
Qui n’a l’air de rien, et qui souffre pour chacun d’eux.
L’ombre des vents de folie au cœur de la misère humaine ;
Des cris de haine, qui condamnent le roi du monde
À mourir comme un moins que rien ;
Un roi qui ne semble plus être
Que le roi pétaud.
Voyez-le marcher, cet homme –
Qui n’est pas qu’un homme –
Voyez-le ployer sous le poids du bois des misères,
Voyez-le tomber plusieurs fois ;
Trois, si je me souviens bien.
On le cloue à son propre fardeau,
Ce reste d’homme qui ressemble plus à une loque
Qu’à un homme.
On partage sa tunique,
On tire au sort son vêtement.
Il n’est plus rien aux yeux des hommes,
Et c’est cela sa victoire.
Un être fulmine face à ce spectacle,
Un spectre d’un autre monde,
Le Prince du monde des morts ;
L’oncle de tous les morts.
L’homme pleure.
On se moque de lui, sauf quelques fidèles ;
Et un condamné le soutient lui aussi.
« Pardonne-leur, Père, ils ne savent pas ce qu’ils font ! »
Puis il commence à réciter le vingt-et-unième psaume ;
On croit qu’il invoque le nom d’Élie –
« Eloî, Eloî, lamâ sabacthanî ! »
Puis, alors qu’on lui porte un peu de vinaigre,
Il pousse un grand cri, et remet l’Esprit.
Quelques jours passent,
Et l’on trouve un tombeau vide.
Il est ressuscité.