I

RAMEAUX

 

Hosanna ! Gloire à Toi, ô Seigneur, ô Berger,

L’illustre délivrance et la foi retrouvée !

Jérusalem Te veux, toute entière levée ;

La clameur de Sion, et ses monts, ses vergers,

Chantent Ton Nom, ô Roi des rois, maître des maîtres !

Les rameaux à Tes pieds, les lauriers de l’Empire

Sont à présent les Tiens. Hélas ! le Mal empire

Et Satan dans leur cœur, au profond de leurs êtres,

Expire ses méfaits et demande Sa mort ;

Cette sombre pâleur et noirceur enflammée

Induit en tentation chaque âme désarmée,

Attise la folie et détruit le remord.

Déjà, notre Seigneur voit le Mal en la foule ;

Cette folie massive en son cœur Le refoule.

 

II

LUNDI SAINT

 

Chez Lazare, Jésus sait déjà le péché

Qui ronge l’Iscariote en son cœur asséché.

C’est lui qui livrera de son âme traîtresse,

Ce cœur babylonien, cette vie pécheresse !

Un innocent disciple a senti le malheur.

Jésus connaît les cœurs, pénètre les pensées,

Il donne le repos aux âmes offensées.

Une femme, Marie, parfume ses deux pieds,

Mais Judas veut l’argent, veut ces trois cents deniers,

Pour la trésorerie dont il est responsable

Et voleur. Oui, Judas en ce jour est coupable.

Le disciple discret ressent le mal honteux

Que le Démon soupire en ce cœur si douteux.

 

III

MARDI SAINT

 

Satan ! est-ce ton heure ? Jésus attend la sienne.

Satan ! es-tu vainqueur ? Déjà, Marie est reine.

Ô Lucifer, malheur de la Terre, malheur

Infernal, gémissant dans la noire pâleur

Ton murmure, ton cri discret, fausse Parole,

Séduction redoutable et sombre parabole,

Tu détruis de ton fer, ce fer noir et mortel.

Ton fiel semble aussi jauni que ce doux miel,

Sa saveur est sucrée à l’abord, puis amère ;

Tu hais la Sainteté et sa vénérée Mère,

Qui sauve tant d’esprit de ton terrible Enfer.

Ton malheur te gouverne. Et te ronge ton fer.

La Foi est devenue ta charge insupportable ;

Le Mal que tu conduis, son venin misérable.

 

IV

MERCREDI SAINT

 

Ça y est, mon Seigneur, c’est quasiment la fin.

Les Douze croient encor que Tu es là pour eux,

Mais Tu es là pour nous. Ton cœur est douloureux

De voir tous nos péchés, de voir un séraphin

Suprême, et séducteur, donner pour capitaine

L’orgueil. Ton ennemi nous soupire la Haine ;

Ton ennemi Satan craint la mort ; qu’il la craigne !

Cette mort salvatrice annonce enfin ton règne.

Mais il Te faut gagner, et pour le doux Pardon

Endurer cette Croix. Car Tu es le seul Don,

Le seul vainqueur ; Satan, qu’il craigne Ta venue,

Car Ton infinité n’a point de retenue.

Que Tu vives toujours, mon doux et bon Seigneur,

Que Tu vives toujours, Ton Nom soit en nos cœurs.

 

V

JEUDI SAINT

 

Ça y est, c’est le jour ; enfin, voici la Cène !

Les Douze sont à table avec Toi. La géhenne

Est sur Judas, soufflant en son cœur suppurant

Le péché, le désir, ce désir endurant

De posséder avant d’avoir en soi la Joie,

Car si chacun possède, et veut qu’on lui envoie,

Seule la Joie permet cette satisfaction.

Quand de rompre le Pain le Seigneur fait l’action,

Et de bénir la Coupe, en Judas, ce dur Traître,

Le Mal déjà présent manipule. En son être,

Il est là, ce dur Mal, désir d’ors et d’argents ;

Dieu le sait, Que le Mal séduit ses gens :

De Simon Il prédit la foi trop vacillante,

Et au Judas Il dit son œuvre violente.

 

VI

VENDREDI SAINT

 

Minuit, l’heure est venue ! Minuit, c’est le moment !

Au mont des Oliviers Jésus pleure du Sang !

On vient. Et on Le prend. Pierre tire l’épée,

Blesse ; Jésus guérit cette oreille frappée.

Chez Caïphe, Simon renie, il nie, Simon,

Mais au bout de trois fois le coq chante Son Nom.

Les Juifs mènent Jésus chez le Romain Pilate,

Pour qu’Il soit condamné. Le nom de César hâte

Sa dure décision. Mais le Christ est vainqueur :

On Le fait crucifier. Il a gagné, ce Cœur

Brûlant d’Amour ; du Bien, c’est l’heure de la gloire ;

Mais Satan veut gagner, veut sa sombre victoire ;

Et il a échoué, ce terrible Satan,

Il est déjà vaincu, ce Démon supputant.

 

VII

SAMEDI SAINT

 

La matinée est calme, est toute quiétude.

Le tombeau est gardé ; quand le sournois Satan,

Ce Démon vipéreux, soumet le combattant

Et pose en son oreille une vicissitude.

 

Le jour est déjà là, et le monde l’attend,

Mais le Diable furieux refuse son prélude,

Il est pour un seul jour ignoble servitude,

Et à présent, revient l’Infinité du Temps.

 

La nuit, la pierre roule et la grotte est ouverte,

Une lumière luit ; du Démon, c’est la perte.

La seconde défaite, et défaite sans fin.

 

« Il est ressuscité ! » chante la voix d’un Ange.

« Il est ressuscité, c’est Sa Victoire, enfin ! »

Jésus sort du tombeau : c’est le monde qui change.

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