L’on se terre, effrayé, sous l’écran de la peur, Derrière un passeport à l’aspect de cellule, Protégé par le chiffre et le développeur, Laissant sa liberté sous une autre férule. Nous cédons, pas à pas, pied à pied, nous perdons, Tant qu’on croit revenir à l’heure singulière Où ce vieux maréchal de ses mains fit deux dons. Pensez bien, marchez droit, portez la muselière ; Pour vivre de nouveau, Français, ne vivez plus : Prenez donc votre dose et reprenez-en une, Vaccinez-vous encor, piquez-vous du surplus ! Il semble que déjà, du haut de sa tribune, Un dictateur harangue et sème son venin, Souvenir d’outre-tombe et d’une horrible guerre Qui remonte aujourd’hui pour quelque mal bénin. Rappelez-vous des morts qui sont tombés naguère ! Ce chantage odieux sur notre liberté, Le laisserons-nous vaincre ou le ferons-nous taire ? Face aux tyrans, Français, aurions-nous déserté ? La dictature vient d’un État sanitaire, Et nous tairions l’ardeur du courage et des mots ? Je veux être debout, je préfère être libre, Je sais que je vaux mieux que les cris des marmots* Abêtis par l’écran et séduits par la fibre. *Je ne parle pas de nos enfants, qui sont les premières victimes, mais de ceux qui se laissent infantiliser.

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