S’il est un doux pouvoir à l’oreille assoupie, C’est bien d’entendre là les mots silencieux Des songes et du rêve élevant dans leurs cieux. L’homme parfois les voit comme une humble toupie – Qui volète à l’entour avec fougue et puissance – L’homme voit, dis-je donc, l’étrange vérité D’un mensonge intimiste à l’air d’autorité, Qui répand ce venin de douce renaissance. Rappelez-vous l’image imprimée avec foi, Ce serpent qui chatouille un peu de votre esprit ; Dites-vous que le rêve est un objet qui rit, Quelque chose du rien qui dit de bon aloi Qu’il est tout, qu’il n’est là que la magnificence D’un monde tout à coup sublimé de son faux. Comme sur le blé dur où s’abat cette faux, Le brusque du réveil assomme la licence.

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