Je n’oublierai jamais l’ombre de leurs visages‚ Leurs mots carnassiers sans la moindre merci Giflant‚ giflant encore un peu de mes airs sages D’opprobres et jurons lancés sur mon souci. J’étais ce garçon fier qui recherchait la joie. Je doute qu’il le sût‚ l’écolier suffisant‚ À préférer l’insulte et le regard qui broie‚ La moquerie inepte et cet air suffisant… Seul. Je me trouvais seul et je le fus sans cesse Dans ces cours de récré qui m’ont fait pauvre et rien. Mais je suis désormais l’homme heureux que caresse Le mot charmant d’un Dieu qui proclame le Bien. Ce jour où je guéris de ce coin de ma tête‚ De la mémoire triste où se complaît la mort‚ Je décidai d’aimer cette foire de bête‚ Où j’étais prononcé comme le mauvais sort. Je n’ai pas oublié ces enfants de l’école Qui préféraient moquer le garçon dérangeant Qu’arranger le mauvais du bulletin qui colle ; J’aime – c’est vérité – cette odieuse gent‚ Qui prétendit parfois que je ne valais mie ; Car quand les yeux me voient dire tout ce passé‚ Je viens donner la main tendue‚ heureuse‚ amie‚ Bénissant de tout cœur qui m’a voulu cassé.

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