Le courage aujourd’hui aime souvent paraître
Dans des discours de forme aux fausses profondeurs ;
Que sait-on du Français de jadis, de son être ?
Lui qui sauva sa terre au prix de ses sueurs.

« Oui, barbe en bandoulière et fusil dans la gueule,
Ils seront morts pour rien, peut-être la nation ;
Combattants jusqu’au bout d’un état-major veule,
Ils n’ont jamais compris cette abomination. »

Qu’entend-on trop souvent ces paroles honteuses
Dans la bouche pensante au regard prémâché ?
Nos politiques sots de phrases vaniteuses
Absolvent leur bêtise et nous ont trop fâché.

Que faisons-nous hommage aux enfants de la France
De ces piètres discours aux contours convenus ?
Ils sont morts, ces soldats, avec tant d’assurance ;
Pourquoi tuer deux fois ces pauvres inconnus ?

Ils avaient ce courage, avant, d’être des hommes :
Défendre son pays paraissait naturel,
Le drapeau, la patrie étaient des axiomes ;
Que leur chalait la mort et son trait corporel ?

De sortir du confort ayons donc le courage !
Nous avons oublié la vaillance du cœur ;
Choisissons désormais de faire son ouvrage,
À l’exemple de ceux, qui, morts au champ d’honneur,

Ont libéré la France et n’ont pas lâché prise.
Membres de ce pays qui tangue dans le vent,
Tenons le gouvernail face à cette crise ;
Ayons la force vive et marchons de l’avant !