Ceci n’est pas un poème.
Vous vous sentez encouragés par vos proches dans l’écriture, notamment parce que l’on trouve vos premiers essais réussis ? On vous a demandé d’écrire un poème, et vous avez réussi à en maîtriser le style et à mettre un bon rythme ? Vous voulez tout simplement vous essayer à l’art poétique, parce que vous êtes curieux ?
Je n’ai pas « une seule solution », mais je peux laisser quelques pistes ici pour vous guider et vous mener, je l’espère, à la réussite.
Premièrement, ne vous découragez pas devant vos échecs. C’est normal. Un sprinteur, avant de courir le 100 mètres en 9″90, s’est entraîné durant des années.
Deuxièmement, écrivez, écrivez, écrivez. Rédigez ce qui vous passe par la tête, vos envies, vos colères, vos sentiments. Tout ce qui vient de votre imagination, écrivez-le.
Troisièmement, confrontez vos essais poétiques à des connaissances qui écrivent comme vous et avec lesquelles vous correspondez.
Quatrièmement, essayez d’avoir votre signature, votre originalité, votre petit plus. Personnellement, je suis une personne handicapée, et je me sers de ma différence et de ma spécificité comme d’une force créatrice.
Cinquièmement, laissez-vous tenter par l’écriture classique. Il peut vous être utile, pour ensuite vous tourner vers d’autres formes, de vous servir des règles de prosodie et de versification telles qu’elles ont été écrites au XVIIe siècle. De fait, elles aident grandement dans l’acquisition du ressenti, du rythme, et des règles de l’esthétique.
Sixièmement, aimez ce que vous faites, mais allez plus loin que ce que vous avez fait. Les poèmes du passé, ne les méprisez pas, mais n’hésitez pas à vous dire qu’il leur manque un petit quelque chose que vous voulez ajouter à vos nouvelles créations.
Septièmement, ne vous concentrez pas sur ce qui vous paraît évident, mais sur ce petit mot improbable qui peut tout changer. Évitez de considérer votre vers ou votre phrase comme réussi s’il exprime de manière banale ce qui est banal. À ce sujet, lisez Le Petit endroit d’Alfred de Musset, exemple d’une description décalée et tout à fait poétique d’un geste parfaitement prosaïque.
Huitièmement, osez vous dire que vous parviendrez à être un grand poète, le meilleur de votre région, de votre âge, de votre catégorie. Ne désirez pas les places d’honneur, mais les plus grandes (cf. 1 Co 12, 31 : « Aspirez aux dons les plus grands »). Mais restez humble sur votre talent : rien n’est pire que la fausse modestie qui consiste à dire que c’est « normal », ou l’orgueil qui vous encourage à dévaloriser les autres.
Neuvièmement, soyez méritants. Ne vous reposez pas sur vos lauriers. Bousculez vos acquis.
Dixièmement, confrontez-vous aux meilleurs, mesurez-vous aux plus grands. N’hésitez pas : foncez, concourez. Pour vous donner un exemple, au concours Verlaine 2016, j’y suis allé au petit bonheur la chance. Et c’est passé ! Oui, n’hésitez pas à vouloir décrocher des prix, surtout si vous désirez être publiés !