Tu croules sous la misère,
Tu t’effondres sous un poids
Que tu ne peux porter seul,
Et pourtant seul tu le portes.
Hélas ! Les liens, les chaînes
T’accrochent, t’agrippent,
Te blessent, te détruisent.
C’est pourquoi tu portes
Cette misère de la mort,
Ce poids du péché. Tu meurs
Dans la détresse, tu meurs
Dans l’angoisse, tu meurs !
Tu ne le peux pas,
Pas même avec toute la force
D’un monde terrifiant,
D’un monde qui t’enchaîne.
Tu ne le peux pas, mon frère,
Car sans l’aide de Dieu,
Tu ne le pourras pas.
Oui, ton sac est lourd.
Tu veux t’en décharger ?
De la moindre once de terre,
Du moindre paquet de ciment,
De toute cette rouille viciée ?
Tu veux t’en décharger ?
Mais tu ne trouves pas
Les instruments qu’il te faut,
Car ce qu’il te faut, c’est un homme.
Mais cet homme, tu le crains,
Tu crains son jugement ;
Tu ne connais pas sa valeur,
Sa foi, sa Croix, sa douceur.
Cet homme, il se fait
Aspirateur pour la crasse,
Passoire pour la terre et le ciment,
Purificateur de ta rouille.
Cet homme, il t’obtient une grâce,
À travers lui, tout est oublié,
Pardonné, brûlé. J’en témoigne,
À la seconde, il a oublié !
Vois cette femme qui a commis
L’impensable : c’est oublié.
Vois cet homme qui l’a violée,
Battue, défigurée : c’est oublié.
Vois-moi, pauvre que je suis,
Qui porte la même charge que toi !
Souvent je vais le voir, ce prêtre
Qui m’obtiens le pardon de mes fautes.
Vas donc, tu ne perds rien au change,
Si ce n’est quelques minutes ;
Vas donc, et tu obtiendras
Le pardon du Seigneur.