Il en est, en France,
Qui désireraient tant
Accoster à Terre-Neuve,
Qu’ils ne trouvent pas d’autre idée
Intelligente,
Que de nommer leur groupe
Terre-Neuve –
En latin, pour faire intellectuel !
Latin, langue de science,
Qu’ils ne maîtrisent pas même,
Mais qu’ils manient in fine !
Terre-Neuve,
Si vous ne l’avez pas compris,
C’est cette pensée bien française,
Et non le Newfoundland canadien.
Terre-Neuve,
C’est l’innovation par le non-sens,
La créativité par l’absurde.
En Terre-Neuve, on pense
Que la femme n’est pas femme,
L’homme n’est pas homme ;
On affirme – pardon, on sait bien que –
L’étranger est un ami,
Et que ce sont ces affreuses crevasses
Nommées frontières qu’il faudrait
Supprimer !
La France a besoin d’un podologue
Spécialiste en relations internationales.
Voyez Terre-Neuve,
Ce char penseur, comme disent les anglophones,
Imaginer ce monde irréel
Et pourtant si vrai.
Voyez donc Terre-Neuve,
Rêver d’un monde parfait !
Tout justifie leur pensée,
Même ce qui la contredit ;
Cologne,
C’était prévu,
L’Irak et la Syrie,
C’était prévu,
La Lybie,
C’était prévu,
Calais,
C’était prévu !
Je les vois,
À Terre-Neuve,
N’ouvrir pas les yeux
Et pourtant les écarquiller ;
Je les vois,
À Terre-Neuve,
Fermer leurs oreilles
Et pourtant entendre des acouphènes
De mal-pensance ;
Je les vois,
À Terre-Neuve,
Ouvrir leur grande mâchoire,
Et pourtant ne rien dire ;
Je les vois,
À Terre-Neuve,
Condamner le réel,
Parce qu’il ne convient pas
À leur idéologie.
Terre-Neuve,
Ce n’est pas la nouveauté,
C’est l’homme nouveau,
L’homme construit,
L’homme repensé,
La fin de l’humanité
Couchée sur le papier
Dans un char de pensée.