Ô passion de l’âge et viriles années
Dont l’ingrate vieillesse a flétri la vigueur,
Ô violence des ans et des bouches damnées
Aux injustes soupirs, à l’inique langueur,
Dans mon cœur las de tout vous insufflez la haine,
Dans mon cœur las de tout vous déposez ma peine !
Je n’aurai jamais plus de femme à consoler,
À égayer du feu des amours de jeunesse,
Jamais plus je n’aurai d’âme avec qui voler
Au ciel voluptueux des aimables caresses !
De mon cœur las de vivre et las de tant parler,
De mon cœur quel démon va sortir et hurler ?
Jamais plus même, las ! au seuil des portes closes
J’aurai du réconfort avec une putain ;
Au cœur servile et dur de ces personnes-choses,
Jamais plus je n’irai déposer mon butin !
Car mon cœur est meurtri comme l’enfant qui tombe,
Car mon cœur est pierreux et froid comme la tombe !