Ô douce ardeur des vers, raz-de-marée lyriques,

Dieu seul peut vous passer, Lui seul fait vos suppliques !

Ô puissance des mots, force des désarmés,

Dieu seul peut vous mener, Lui qui les a formés !

Poésie, mon amie, ma tendre amie, fidèle,

Art qui m’a façonné, tu fus l’humble chandelle

Qui éclaira mon cœur au milieu des saisons ;

Poésie, tu es lampe au cœur de nos maisons ;

Tu es le doux flambeau des amours innocentes,

Autant que le foyer des passions dévorantes ;

Tu es feu, brasier, phare de nos désirs !

Autant transpiration qu’un de nos doux loisirs,

Peu auront su dompter les vers, tes subtils reîtres,

Moins auront eu l’honneur d’être parmi tes maîtres !

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