Ô tendresse des mots, bonté de la Parole !
Ô justesse du sens, divine Nouveauté !
Ô force du taureau ! ô bel aigle qui vole !
Ô splendeur du lion ! ô ange de beauté !
La Vérité de vous enfin est arrivée,
Message de l’Amour frappé par la Passion,
Pure et douce flamme constamment ravivée,
Perfection de l’enfant, inégalable Action.
Mon texte, semblerait-il parfait, démoniaque
Soit-il ! Qu’il ne soit point ce pouvoir du Malin
Qui suppute et rassure et susurre et matraque.
Qu’il soit plutôt raté que faussement câlin.
Je ne puis évoquer cette force du Verbe
Et suis si impuissant à décrire le Bien.
Mon talent pour la lyre est un venin acerbe :
L’Évangile transmet le Tout devant le rien
Quand mon bel instrument dans son orgueil s’admire.
L’Évangile est ce texte inépuisable et grand,
Cette source divine et source du sourire
Qui ne force jamais les cœurs, mais les surprend.