Pourquoi es-tu partie, ô ma charmante Muse ?
Depuis trois mois, je pleure, et ton souffle perdu
Depuis trois mois ne vient m’inspirer ni poème,
Ni strophe, ni distique ! À présent, m’est ardu
Le moindre mot, ce mot qui sortait de lui-même !
Pourquoi es-tu partie, ô ma charmante Muse ?
Mais, toi, pour que tu fuies, que t’ai-je fait souffrir ?
Pourquoi n’écris-tu plus, ô ma Plume chérie ?
Que lui ai-je donc fait ? L’ai-je donc fait mourir ?
A-t-elle été tuée du coup d’une Égérie ?
Pourquoi es-tu partie, ô ma charmante Muse ?
N’étais-tu donc qu’un rêve, un rêve évanescent ?
Ou bien ma Maladie ? Non, tu étais bien pire :
Tu étais mon ego, cet ego oppressant,
Ce démon redoutable à l’haïssable empire.
Tu pars, tu es partie et ne reviendras plus.