Je vous partage un texte de mon deuxième recueil, qui est en cours de préparation. Je vous laisse le soin d’en deviner le thème. Les paris sont ouverts. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Et surtout, pensez à aimer cette œuvre si elle vous a plu.

Plutôt que vivre heureux je vivote si bien ;
Je préfère enfouir mes talents dans ma poche,
Me cacher sous un masque à l’atour de caboche,
Faire semblant d’aimer sans paraître chrétien.

Dans l’ombre de mon cœur qui célèbre sa haine,
Las de tout, je veux vivre et mourir à la fois ;
Je veux fuir l’existence et l’âme de ses lois
Qui me tordent le cou sous la poids de la peine.

Je fais semblant de vivre et non pas le pari ;
Au lieu de l’existence à la si noble verve,
Je préfère subir un poids d’une âme serve.
L’eau, que je bus hier, dont le puits s’est tari,

J’y fus plongé jadis, mais un jour je l’ai fuie.
Je préfère au baptême un tout flou de valeurs,
Préfère à l’onction le faux dieu des voleurs.
Oh ! je vais à la messe et mon atour s’appuie

Sur le divin parler de ce Dieu de toujours,
Mais je n’ai rien transmis de l’incertaine entrave ;
Mes enfants n’y vont plus, je n’y vois rien de grave…
Vous dites à bon droit que la beauté des jours

Est le fait du Seigneur qui guérit notre faute,
Mais je refuse, moi, de vivre ce pardon ;
Nul n’a su retirer de mon cœur les chardons
Des coups reçus d’autrui, pas même le doux hôte

Que vous nommez Jésus d’un air illuminé.
À quoi bon désirer d’une sublime Messe
La vie en abondance ou même la promesse
D’un éternel salut quand mon cœur est miné,

Pendant que dans mon âme, et fragile, et détruite,
Règne le tourbillon du doute et de la mort.
Que vous dis-je ces mots dont le tourment me mord ?
Vous rêvez de me voir changer cette conduite,

Cependant, sachez-le, je ne changerai rien ;
Je m’en vais… En ce soir de miséricorde,
J’ai compris désormais ce qui me désaccorde,
Et quitte cette église, et ne suis plus chrétien.