L’humour, décidément, se croit illimité,
Illuminé de sa flamme de rire,
Gras comme une saucisse
Un peu trop saillante.
L’humour est pourtant
La reconnaissance de ses propres limites,
La reconnaissance de sa pauvreté,
Lui qui ne prétend pas
Montrer sa propre gloire,
Mais plutôt s’amuser.
Quand on rit avec sérieux,
On ne rit pas ;
Quand on pense que son humour
Représente la vérité,
Au lieu de la dessiner,
La croquer, la pasticher,
On ne rit pas.
Ainsi, depuis un an, l’assassin ne court pas,
C’est sa plume qui court ;
Depuis un an, les stylos
D’un journal infâme
S’entredéchirent pour un peu de fric
Gagné sur le dos des morts.
Que diraient Charb ? Cabu ? Wolinsky ?
Que diraient-ils s’ils voyaient tant d’avarice,
Eux qui ont vécu chichement,
Du moins, pas bien riches.
Ce journal représente un esprit, dit-on,
Un esprit de liberté, de démocratie,
Un esprit plus parfait que le plus parfait des esprits.
Voyez-la, cette férocité au service du vice !
Ces dessins de gamin de six ans
Qui sont présentés comme le génie lumineux
D’esprits libres,
Ils mourront.
L’humour se passera bien d’eux.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s