UNE LONGUE PAGE D’ENNUI

 

Sur son cahier noirci par sa plume inutile,

Le cancre, courageux parfois, lassé souvent,

Rêve d’être oublié au milieu de son île

Désertée par le cours, tranquille dans le vent.

 

Oubliés le tableau, la craie ; tout n’est qu’idylle ;

Il s’étend sur la plage, et l’horizon devant

Laisse le vacancier à son esprit futile ;

L’océan attendri le berce de son chant.

 

Rien ne vient déranger ce bercement de l’onde,

Et dans l’atoll paisible où il est seul au monde,

L’élève est endormi, confiant, heureux, béat.

 

Mais des vagues soudain se lèvent, affolées :

Un ouragan tout près ! l’île s’est envolée !

Et disparaît au loin dans des éclats de voix !

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