QUAND VIENT LA NUIT


Le soleil s’endormait sans la couleur du jour :

Finis donc nos espoirs ! Finies donc nos amours !

Ils partaient en laissant la Nuit.

Restait le Crépuscule, qui luttait sans courage

Contre le voile noir qui lui faisait outrage.

Voile noir ? C’était donc la Nuit !

Le feu impitoyable avait tout consumé,

A présent, il couvrait le monde de sa fumée.

Noir de peur ? C’était donc la Nuit !

La Lune réveillait les charognards voraces

Qui dépeçaient les corps et repartaient, fugaces.

Noir puant ? C’était donc la Nuit !

La Lune souriante éclairait le charnier

D’une pâleur mortelle, et tuait en dernier.

Noir mortel ? C’était donc la Nuit !

Si une ombre flottait au fond d’un cimetière,

La Terre dévastée avait clos ses paupières.

Noir sans vie ? C’était donc la Nuit !

La moindre vie était devenue une offense ;

Plus de chants, plus de cris, ces signes d’innocence :

Seuls régnaient le silence et l’oppressante Nuit.

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