Le sang de nos sillons a pourri sur la plaine.
Il boit l’ignoble prix de notre liberté,
Engloutit les tourments dont notre terre est pleine
En répandant partout ce qu’il a colporté :
 
Haine, sanglots, misère, cadavres, immondices,
Combats, divisions, ténèbres et Terreur.
Que de sang délesté sur les noirs interstices
Du coupable creuset d’une terrible horreur.
 
La révolte qui gronde en ce jour, la colère,
Voilà qui fait trembler le silence affecté
De sainte République à jamais qui tolère ;
Le peuple qu’elle hait d’un regard humecté
 
Par le fiel, c’est bien lui qui parle dans la rue
Avec la verve au cœur et des cris enragés.
Comme sourd ce tumulte en sa haine incongrue,
Le lointain de pays pour jamais ravagés
 
Par la noire gangrène et le drapeau sauvage
De l’ombreux califat du Levant, le voilà
Désormais corrupteur à semer le ravage ;
Quand le peuple se tait ce criminel Horla,
 
Cette menace ignoble et prise à la légère,
L’ombreuse République abhorre la nommer !
Quand s’amasse le peuple en un climat de guerre,
De ce nouveau virus elle va le sommer
 
De rester en silence et de subir, las, triste,
Le ramdam virulent d’un barbare haineux !
Quand vient à protester l’hier panégyriste
En ce présent peiné de vivre gangréneux,
 
La République impose une loi mortifère
Du nom de celle-là qui en est l’opposé !
Oui, quand comprendrez-vous qu’à vouloir vous forfaire
Dans la haine d’un Dieu qui vous a disposé
 
À l’amour qu’aujourd’hui vous ne voulez plus, fourbe
Politique sans but autre qu’être choisi –
Franc-maçon méprisant de votre secte tourbe
Qui ricanez du Roi qui vous aura saisi –,
 
Quand le comprendrez-vous, que de notre humble France,
L’ennemi, c’est cela, non pas l’homme chrétien ?
Mais peut-être le cœur de votre haine rance
Préfère l’idéal d’un ton robespierrien,
 
Au Sauveur, à l’Amour, à Jésus, à la Vie,
À la Croix du Salut contre qui, impuissant,
Le compas innommable en ce torrent d’envie
N’a rien fait si ce n’est détester, mugissant,
 
Tout ce qui surgit d’elle en un mouvement leste :
Le signe universel de l’Amour infini !
À servir cet Enfer en rêvant d’une geste,
D’une épopée antique ou de ce globe uni
 
À caresser Satan que vous adorez, l’âme
Noire de votre haine envers la Chrétienté,
Vous brûlerez bientôt du brasier, de ces flammes,
Sauf à vous convertir à cette humanité
 
Qui rayonne du Christ, Dieu de Miséricorde !
Ces mots durs d’un poète au pinceau lumineux,
Ces vers tout querelleurs qui ne sont qu’un exorde,
Une invite à trouver ce bonheur épineux,
 
À baiser Sa Couronne et non la Mort, paroles
Qui vous parlent à l’âme et vous disent l’amour,
Vont-elles apaiser les feux, les fumerolles,
Le roussi de colère, en un cœur, en ce jour ?
 
Vous le voyez, pourtant, mes mots sont sans ambages,
Mais je crois que l’appel de Jésus peut toucher
Le cœur de celui-là qui ne rêvait qu’outrages,
Pour l’Église et la France il revient vous chercher,
 
Le Seigneur veut vous prendre en la maison céleste !
Votre cœur peut changer, oui, mais n’attendez pas,
Car la mort vous menace autant que tout le reste !
Préférez à l’Enfer le glorieux repas,
 
Choisissez le Sauveur qui vous attend, le Juge ;
Craignez donc son courroux si votre cœur noirci
Par l’orgueil monstrueux repousse son refuge :
Il ne voudra sauver un caillou endurci !

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