Protection cléo

Protégé par Cléo

Je pense au temps qui passe et je voile mes mots ;
J’évoque le destin de quelque tendre rime ;
Ce matin, je me dis que je touche aux émaux
Qu’une grandeur me donne et que ma plume imprime.

J’imagine l’époque où je n’étais qu’enfant,
Ce beau petit garçon d’une âme douce et belle ;
Je revois les douceurs de ce rythme étouffant
Que mon adolescence, imprudente et rebelle,

A voulu dominer de son verbe envolé !
Je ne désirais plus qu’écrire, encore écrire,
Je rêvais de scander ce dessin affolé,
Cet ailleurs si lointain, l’étonnant de ce rire ;

Plus que les imiter d’un pâle reproduit,
Je voulais des auteurs connus de par le monde
Dépasser la vigueur qui m’avait tant séduit !
Mon rêve n’était plus de vivre à la seconde,

De courir dans le vent du temps mal maîtrisé ;
Non, mon rêve, c’était cette douce victoire,
Celle que remporta cet Homme méprisé,
Celui dont l’on m’a dit que la plus grande gloire

Fut l’Amour qu’Il offrit pour notre pauvreté !
Des vers, je désire qu’ils soient vrais… Que la rime
N’ait de sens que présente à ce regard jeté !
Face à l’Ombre qui fait du travail une trime,

J’aimerais tellement que l’art soit tout amour,
Offre à Son Créateur comme un chant qui scintille ;
Des mots silencieux qui sont clarté du jour,
Cette grande bonté face à l’âme gentille :

Face au mépris de masse envers le sang des croix,
Je veux unir mon art à la bonté divine !
Devant l’homme sans Dieu mon ouvrage est, je crois,
Scandale formidable à l’intention fine ;

J’entre, comme accusé par mon trésor de foi,
Dans le vain tribunal du terrible athéisme !
Ne comprendra-t-il pas que son semblant de loi
N’est que triste malheur et vaniteux séisme ?

Habité dans son cœur d’un sentiment de peur,
L’homme refuse un peu de paix dans sa souffrance,
Pour son principe faux d’un cynisme trompeur,
Par son amour des lois de ce pays de France !

Je vis au gré des mots d’un cœur transfiguré,
Préférant tout cela au vain de la richesse ;
Je vais au gré des sens de ce non-mesuré
Qu’est l’Amour de Jésus pour notre petitesse.

3 réflexions sur “Déclaration de foi

  1. C’est un très beau poème, les mots au service de la sincérité, de l’émotion et de la profondeur . Quelques vers polémiques, mais on ne peut pas te changer. Bravo, continue !

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