Qui n’a pas essayé un peu de poésie ?
Ou quelques mots, cherchant des vers de frénésie ?
La poésie sublime aussi bien l’avenir
Que l’homme se dessine et ne peut retenir,
Que le fuyant passé, tiré de la mémoire,
De quelque fier ancêtre au sommet de sa gloire.
Mais ce que le poème, art du bruit silencieux,
Donne au monde, avant tout, c’est son chant audacieux ;
Le chant de son calame, à la force géniale,
Fait liberté suprême avec la chaîne loyale
D’un règlement obtus. Voyez l’alexandrin !
Césure et alternance à l’esprit malandrin,
Aujourd’hui oubliées et pourtant nécessaires –
Elles qui sont du vers les meilleurs adversaires ! –,
Voyez ces lois du Beau transfigurer les mots ;
Voyez ces simples lois jouer de leurs émaux !
Et que d’humilité doit montrer le doux chantre !
Et même si du vers elles restent le centre,
Rien n’est artificiel, ou bien ce n’est point vers !
Mieux vaut prose bien faite à poème à l’envers.

3 réflexions sur “L’ART DU VERS

  1. Je regarde vos vers ; ils sont à la fois beaux
    Et sobres et chantants ! Car ce poème chante,
    Parle avec douceur et… Sa trame étincelante :
    Je la trouve meilleure à Vairlène et Rimbeaux !

    * [ Même quelques mots, souhaitant des vers de frénésie ? = 14 syllabes ]

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  2. Que de beaux compliments vous fîtes à mes vers !
    Je ne sais si je suis digne des grands lyriques,
    Et pourtant, en ce jour, des vers panégyriques
    Comparent à Rimbaud l’oeuvre d’un univers,
    D’un monde qui dirige une Muse subtile,
    Elle qui rend merveille une phrase inutile !

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